Technique : stockage cinétique de l’électricité

le blog Forums Forum public Technique : stockage cinétique de l’électricité

Vous lisez 4 fils de discussion
  • Auteur
    Messages
    • #308
      Anonyme
      Inactif

      Comme j’ai reçu plusieurs réponses par des canaux différents sur ce sujet, j’ai rassemblé ici les différentes réponses.

      Lors du débat sur l’énergie, une participante (Myriam) a promis d’envoyer une vidéo sur un outil de stockage de l’énergie électrique ( stockage cinétique et non chimique, comme sur une batterie).
      Voici le lien : stockage cinétique

      Qui a les compétences techniques pour juger de la validité d’une telle démarche? Lors du débat, certains semblaient les avoir….
      C’est juste histoire de ne pas diffuser des trucs à la noix, genre avions renifleurs… 🙂

    • #316
      Bruno Botto
      Participant

      L’idée de stockage d’énergie sous forme d’énergie cinétique n’est pas nouvelle.
      Elle a, entre autres, été expérimentée sur des autobus qui avaient un volant embarqué couplé à un moteur électrique.
      Le bus démarrait son parcours avec le volant tournant à la vitesse maximale autorisée par les techniques de l’époque.
      Le volant ralentissant au fur et à mesure qu’il alimentait le moteur électrique, il était relancé toutes les 3 ou 4 stations (ou plus) par une prise électrique sur son parcours.
      L’inconvénient est l’effet gyroscopique du volant qui induit une force de Coriolis à chaque changement de direction du bus, entrainant des contraintes énormes sur les paliers et la stabilité du véhicule.
      Le problème n’existe pas en situation statique.
      Comme l’explique la vidéo les volants en métal coutent cher (fonte ou acier) bien que la fonte ne résiste pas tellement à des forces centrifuges conséquentes.
      Le béton explose (se désintègre) très vite aussi. Il semblerait que la technique de ceinture par câbles en acier qui compriment le béton soit effectivement prometteuse si elle est maîtrisée.
      Il faut savoir que l’énergie cinétique emmagasinée est proportionnelle à la masse et au carré de la vitesse de rotation.
      L’intérêt est plus de jouer sur la vitesse que sur la masse. À volume égal l’acier est environ 3 fois plus dense que le béton.
      L’avantage est que cela ne prend pas de place, que cela n’est pas polluant ; par contre cela peut être bruyant (sifflement et bruit du moteur).
      Il faut placer l’ensemble dans une enceinte, sous vide étant l’idéal.
      Une autre difficulté concerne l’équilibrage statique et dynamique de l’objet en rotation ; à ces vitesses (plusieurs dizaines de milliers de tours par minute, le moindre balourd engendre des vibrations capables de détériorer toute la machinerie.
      Vous le constatez vous-même avec une roue de voiture mal équilibrée qui pourtant tourne à une vitesse très modeste en la circonstance, mais capable d’engendrer des vibrations et des contraintes qui vont rapidement détériorer le roulement à billes de la fusée de roue.

      En gros ce que je peux dire de restes de cours de physique, et de la résistance des matériaux.

      Bruno

    • #317
      Anonyme
      Inactif

      Le stockage par énergie cinétique n’est pas une légende urbaine. C’est un procédé qui en est à sa phase d’industrialisation. Tu peux lire l’article :

      lien

      Une nouvelle technologie de stockage d’énergie testée sur … tecsol.blogs.com

      LEVISYS, start up française innovante dans le domaine du stockage d’électricité à très haut rendement, a installé et connecté, il y a quelques jours, le 1er …

      Le site http://tecsol.blogs.com/mon_weblog/ est une mine d’information quotidienne, ainsi que http://www.actu-environnement.com si tu veux te tenir au courant des dernières innovations.
      Actualités environnement et développement durable. News environnement, newsletter, agenda des manifestations, salon, dossiers thématiques, forum de discussion …

      Christian

      • #318
        Jacques
        Maître des clés

        Merci Bruno pour ces commentaires pertinents. Et je rajoute qu’en plus le béton n’est pas un matériau homogène, ce qui complique encore les problèmes d’équilibrage.
        Quelques chiffres (pardon…) pour mettre les idées en place :
        La vitesse évoquée conduit, pour une roue de 1 m de diamètre, à une vitesse de rotation de 6000 t/mn, ce qui est beaucoup pour un engin qui pèserait une ou plusieurs tonnes.
        L’énergie cinétique d’une telle roue de 1 tonne tournant à 6000 t/mn est de l’ordre de 20 kWh, ce qui correspond (en gros) à la consommation journalière de deux familles (sans chauffage ni eau chaude). mais on ne peut pas tout récupérer :

        – plus la vitesse augmente, plus le rendement du moteur sera faible (le principe est qu’en charge, le volant accélère constamment)
        – on n’a sans doute pas intérêt, lors de la récupération d’énergie, à faire descendre trop la vitesse, sinon problèmes de perte de rendement d’une part et de régulation de l’électricité produite, donc mettons qu’on la fera passer de 6000 à 4500 t/mn, ce qui divise à peu près par deux nos 20 kWh
        – si l’énergie est produite par photovoltaïque, ce qui est probable, on pourra donc gérer à la limite l’intermittence jour/nuit, mais en aucun cas envisager du stockage intersaisonnier, sinon on arriverait vite à des masses et des vitesses énormes, sans doute capables de détruire n’importe quel édifice comme l’a expliqué Bruno. En tout cas, personnellement je ne suis pas encore prêt intellectuellement à loger dans ma cave une roue de béton de 1 tonne tournant à 6000 tours…

        Mais on peut envisager que le principe trouve quelques applications de niche dans des conditions particulières (bien que je n’imagine pas lesquelles…)

        La moins mauvaise solution, au niveau d’un réseau, reste encore le pompage associé au returbinage hydroélectrique (STEP), que EDF pratique depuis longtemps (associé au nucléaire difficile à réguler au quotidien). Cette technique sans surprise devrait trouver avec l’éolien et le solaire photovoltaïque un regain d’intérêt.
        Jacques

    • #319
      Jacques
      Maître des clés

      Encore un peu… Tout à l’heure je disais :
      Mais on peut envisager que le principe trouve quelques applications de niche dans des conditions particulières (bien que je n’imagine pas lesquelles…)
      La réponse est sur leur site… « ENERGIESTRO vise particulièrement le marché de l’alimentation des relais de télécommunication non raccordés au réseau. » (http://www.energiestro.fr/applications/)

    • #321
      Jacques
      Maître des clés

      Oui, Christian, les systèmes de régulation par volant d’inertie ne sont pas nouveaux. Ce qui l’est dans le projet évoqué c’est l’utilisation de béton pour la masse, et l’affirmation que le coût serait alors divisé par 10.
      Le modèle développé par Levisys n’est pas en béton.

Vous lisez 4 fils de discussion
  • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.