Kepp Portland weird #1

COURT CIRCUIT ENTRE ECOLOGIE ET ECONOMIE

Keep Portland Weird ! Une ville pas comme les autres #1

Voyageons ensemble en quelques étapes jusque dans le Nord-Ouest des Etats-Unis, à Portland, dans l’Orégon où l’on a observé ces dernières années, quelque chose assez peu courant : les émissions de CO² ont fortement diminué, alors que la population a augmenté. Pourquoi ce constat mérite-t-il que l’on y prête attention ?

Météo-France le publie : la communauté scientifique internationale considère comme « extrêmement probable que plus de la moitié de l’augmentation observée de la température moyenne à la surface du globe entre 1951 et 2010 est due à l’augmentation anthropique (d’origine humaine) des concentrations de gaz à effet de serre et à d’autres forçages anthropiques conjugués » (forçage anthropique – par exemple, la déforestation).

On peut s’imaginer le phénomène de l’effet de serre comme un manteau qui recouvrirait la planète pour maintenir à sa surface une température moyenne – actuellement – d’une  quinzaine de degrés. Sans ce manteau, la température serait négative. Problème : augmenter le CO² revient à ajouter une doublure à ce manteau donc augmenter la température.

Or le réchauffement climatique, comme du reste les chercheurs l’ont aussi annoncé : la protection de la biodiversité, est un enjeu vital non-pas tant pour la planète qui s’en remettra mais bien pour l’humanité, sinon pourquoi du reste les dirigeants de la planète auraient signé en 2015 l’accord de Paris pour limiter ce réchauffement en deçà de 2°c ?

Signer un accord, est-ce suffisant ? Manifestement non ! D’après le groupe BP, dans son rapport sur l’énergie en date du 11 juin 2019, les émissions de CO² ont augmenté l’année dernière de 2%. Son économiste en chef, Spencer Dale, le déclare : « Il y a un décalage de plus en plus grand entre l’exigence d’actions contre le changement climatique dans nos sociétés et les progrès réalisés en la matière, avec une demande d’énergie et une hausse des émissions carbone au plus haut depuis des années ».

Pourquoi donc aller aussi loin que dans le fin fond des USA, me direz-vous, pour trouver un exemple vertueux en matière de bilan carbone ? N’y-a-t-il pas des exemples plus proches de Nîmes ? Si : en Afrique ! Dans des pays qu’on appelle « en voie de développement », par exemple : la République Démocratique du Congo – 85 fois moins d’émissions de CO² qu’en France (par habitant), 268 fois moins qu’en moyenne, aux USA.

Mais l’intérêt de cet exemple de Portland est qu’il se situe précisément dans un pays dit « développé » où le mode de vie des habitants est comparable au nôtre, sur la modèle extractiviste : « j’extraie, je consomme, je jette » (forçages anthropiques de masses) et basé sur la consommation d’énergie fossile – directe (le carburant) ou indirecte (plastique, produits chimiques,…), grandement émettrice de CO².

Nous verrons, à travers l’expérience de Portland, comment se rejoignent aisément écologie et économie, fin du mois et fin du monde – expérience qui se résumerait en un mot : le local.

About the Author: Christophe Orliac