Il y a bientôt trente ans, la rébellion zapatiste s’est soulevée dans l’État mexicain du Chiapas pour défendre l’autonomie des peuples indigènes, lutter pour la dignité et contre le capitalisme. Sur les terres de leurs ancêtres mayas, récupérées lors du soulèvement, les zapatistes construisent un système d’autogouvernement dans lequel « le peuple dirige et le gouvernement obéit ».
La revue Reporterre se fait régulièrement l’écho des événements qui marquent cette région grande comme l’Occitanie, montrant comment la nature y est protégée, avec ce témoignage issu de l’article du 8 mars 2022 intitulé « Au Chiapas, des milices s’approprient les terres des zapatistes » :
« Nous considérons la terre comme notre mère. C’est grâce à elle que nous mangeons. Tout ce qui est produit ici, c’est la Terre Mère qui nous le donne. C’est pour cela que nous prenons soin d’elle. Nous n’utilisons jamais rien qui puisse blesser la Terre Mère. Nous sommes ses gardiens et gardiennes, elle ne nous appartient pas, elle est notre mère et nous la défendrons toujours. Nous n’avons pas une culture individualiste, notre philosophie, c’est de travailler de manière collective, unis. C’est pour cet idéal que nous sommes là et que nous luttons »
Car le pouvoir néolibéral mexicain conduit de son côté une stratégie de contrinsurrection en imposant une présence militaire importante et en favorisant la multiplication de conflits de territoire, à l’intérieur-même des communautés.
« Faire la paix, c’est mon métier », nous expliquera Isabel Silva dimanche 26 mars à Beaucaire où réside une nombreuse communauté latino-américaine remontée d’Espagne pour cultiver nos vergers, après la crise financière des subprimes en 2008. Au sein de l’association SERAPAZ – Servicios y Asesoría para la Paz (Services et conseil pour la paix), partenaire mexicain du CCFD Terre Solidaire, Isabel Silva œuvre dans le Chiapas à la résolution des conflits et à faire valoir les droits des familles de disparus, enlevés par les groupes paramilitaires.
Vendredi 17 mars à 18h, à la Maison diocésaine, 6 rue Salomon Reinach à Nîmes, Isabel Silva sera déjà en visioconférence avec Jules Girardet, le chargé de mission pour la zone Mésoamérique au CCFD Terre Solidaire.
Festisol. Lancé il y a plus de 20 ans, le Festival des Solidarités se tient en France et à l’étranger pour promouvoir et célébrer une solidarité ouverte au monde et aux autres. Il est porté par le CRID, Centre de Recherche et d’Information pour le Développement, avec l’appui d’associations, collectivités, établissements scolaires, structures socio-culturelles, acteurs d’économie sociale et autres groupes de citoyen.ne.s. Du vendredi 18 novembre au dimanche 4 décembre, 4 400 animations conviviales et engagées auront lieu pour donner aux citoyen.ne.s de tout âge l’envie d’agir pour un monde juste, solidaire et durable. Elles seront déployées partout en France et pour l’Afrique, au Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Congo, Guinée, République Centrafricaine et au Togo.
Entre autres animations de la quinzaine à Nîmes, Le Spot, 8 rue Enclos Rey à Nîmes, accueillera FestiMonde samedi 26 novembre, avec plusieurs associations : Ados-sans-frontières, le CCFD Terre Solidaire, la Ligue de l’Enseignement, Réfugiés-Bienvenue-Nîmes et le Secours Catholique. Au programme : 15h : jeux pour les petits et les grands, troc de livres 16h : goûter 16h30 : musique vietnamienne et temps de parole 17h45 : musique latino et temps de parole 19h : présentation de l’action de parrainage d’ados-sans-frontière et témoignage de jeunes filleul.e.s 19h : cantine solidaire sur place ou à emporter en soutien aux migrants. Prix libre, les participations sont reversées aux cuisiniers. Réservation indispensable : refugies.bienvenue.nimes@laposte.net 06 11 91 92 35 21h : concert de musique malgache Libre participation aux frais. Au bonheur de vous accueillir au Spot samedi 26 novembre de 15h à 23h et partager les saveurs du monde.
Dominique BOURG est attendu à l’auditorium du lycée Saint Vincent de Paul à Nîmes mardi à 19h où il donnera une conférence intitulée « Climat et biodiversité, quelles solutions pour l’avenir de l’humanité ? » Une large part de cette conférence est réservée aux échanges avec le public.
Philosophe, professeur honoraire de l’université de Lausanne et éminent spécialiste des questions environnementales, Dominique Bourg dressera l’état des lieux de la planète en termes de climat et de biodiversité. « L’enjeu n’est autre que celui de l’habitabilité de la Terre. Nous avons déjà décidé d’une planète moins habitable, mais nous avons encore des marges pour stopper cette dégradation en cours. A quelles conditions politiques et économiques ? »
Quelques infos pratiques avant le séminaire samedi : Tout le monde y est le bienvenu, même les personnes qui n’ont pas rempli le formulaire Horaires : 9h – 17h. On peut venir seulement le matin ou l’après-midi. L’après-midi démarre à 13h. Covoiturage de Nîmes : 06 71 92 60 72
Au sortir de ces deux dernières années, les objectifs de Nîmes-en-transition sont peut-être à repenser pour faire vivre ce collectif avec plus de vigueur et d’enthousiasme et coller au plus près des besoins de la transition écologique, sociale et démocratique.
Le Jardin Intérieur à Marguerittes
– Faut-il fusionner le collectif et l’AssoNeT ou bien garder le fonctionnement actuel ? – Faut-il repenser notre gouvernance ? – Quel sens redonner à Nîmes-en-Transition, sa raison d’être? – Comment pouvons-nous nous organiser pour mieux joindre nos forces au sein de Nîmes-en-Transition et ainsi optimiser notre impact sur les enjeux qui nous tiennent à cœur ?
Le séminaire de Nîmes en Transition en avril commence le samedi 2 dans les champs à Clarensac, à se retrousser les manches avec Mathieu dans sa micro-ferme (ou autre activité à proposer)
Micro-ferme à Caveirac : « Soignons la terre, soignons les hommes »
Alors que le GIEC vient de publier son dernier rapport sur le climat et que la consultation publique portant sur le contournement nord de Montpellier (L.I.E.N.) vient de s’achever, l’association des « Shifters » relie ces deux actualités en publiant le premier bilan de gaz à effet de serre du projet.
CCFD – construire ensemble un monde plus juste, plus solidaire
La planète recouverte à 30% de parcs nationaux d’ici 2030 : c’est un objectif fixé par plusieurs ONG et organisations internationales, au premier rang desquelles L’UICN, Union Internationale pour la Conservation de la Nature qui inscrit ce projet du 30-30 dans le grand agenda mondial visant à atténuer les effets du changement climatique, à endiguer la perte de biodiversité et désormais aussi à réduire les risques de pandémies futures.
Guillaume BLANC est maître de conférences à l’Université Rennes II ; il vient de publier « décolonisations – histoires situées d’Afrique et d’Asie » aux éditions du Seuil et de signer un article dans la revue RIS : « La préservation de la nature est-elle (néo)coloniale ? L’invention des parcs nationaux en Afrique ». Entretien avec Julie GACON, sur France Culture le 4 février 2022.
Julie GACON : on va revenir sur les raisons historiques de la création de ces parcs et de quelles erreurs il faut absolument apprendre pour ne pas les reproduire, mais d’abord, quand l’UICN, Union Internationale pour la Conservation de la Nature, principale ONG appuyée par les institutions internationales se fixe pour objectif que 30% de la planète soit constituée d’aires protégées d’ici à 2030, est-ce qu’elle a déjà une idée d’où elle veut établir ces zones ? Comment ça se décide ?
Guillaume BLANC : Le sujet, ce sont les parcs nationaux mais aussi d’autres aires de conservation : Ainsi, l’UICN considère déjà que la France est à 27% d’aires protégées, avec les parcs naturels régionaux qui sont des espaces habités, cultivés, urbanisés. Ailleurs, comme en Afrique, les aires protégées ne sont généralement pas habitées car elles ont été vidées de leurs habitants : Les parcs continuent d’être le lieu d’expulsions ou de criminalisation de populations qui, pourtant, ne participent pas à la crise écologique.
JG : Si on lit le communiqué de l’UICN sur ce programme 30-30, on lit que partout sur le continent, la conservation inclut les communautés, que des études menées pendant la pandémie confirment l’importance de l’autonomisation et de la reconnaissance des droits des peuples autochtones et des communautés locales. Comment ces politiques sont mises en œuvre sur le terrain ? Est-ce qu’il y a eu une évolution dans la façon dont ces organisations internationales vivent sur place avec les populations concernées ?
GB : L’évolution se situe plus dans l’espace du discours, c’est-à-dire qu’il n’y a pas un seul parc qui soit, selon le bon slogan des parcs « pour, par les autochtones » ; en réalité, les populations sont tout de même expulsées ou au moins empêchées tout simplement de cultiver la terre, de rester agriculteurs ou bergers. Les populations deviennent des gardes ou des accompagnateurs au service des touristes ; c’est une conversion forcée de leur activité mais qui ne solutionne en rien la conservation de la nature puisque le tourisme est une des plus grandes sources de pollution. Aberration écologique doublée d’une injustice sociale et, qu’on le veuille ou non, ce sont les archives et les faits qui ne mentent pas, malgré le discours.
JG : Vous expliquez dans l’article qu’en Ethiopie, des adolescents ont dû abandonner l’école pour devenir guides touristiques et qu’aujourd’hui ils sont trop nombreux et beaucoup se retrouvent au chômage.
GB : Oui, en Ethiopie, c’est une expulsion recommandée par le WWF, par l’UNESCO, par l’UICN mais ce même cas de figure se retrouve au Cameroun, au Botswana, au Gabon, dans la majorité des parcs nationaux africains. Au XXème siècle, on estime qu’au moins un million de personnes ont été expulsées des parcs africains et ça continue, avec des déplacements de populations qui, maintenant, sont dits « volontaires ». Il y a quand même une belle ironie de la part de ces institutions internationales qui demandent à des gouvernements qui ont des pratiques autoritaires de déplacer « volontairement » des populations ; le volontariat n’existe que sur le papier et donc, comme vous l’avez souligné, on se retrouve avec des enfants et puis des adolescents qui préfèrent arrêter l’école pour devenir accompagnateurs touristiques. L’UICN souligne l’importance de la nature mais en réalité, dans le cas d’une pandémie, quand il n’y a plus de touristes, que font des populations qui se sont tournées vers l’exploitation touristique ? Eh bien : rien !
JG : Vous décrivez qu’en Namibie, l’intérêt pour la faune et la flore s’est même amenuisé parce qu’elles ne génèrent plus de revenu touristique, avec la pandémie, alors qu’avant, il y avait un intérêt historique pour la nature.
GB : En fait, c’est le problème de la financiarisation de la nature : dans le cas namibien, les populations attribuaient une valeur sacrée à la grande faune mais plus le tourisme et la conservation dite « communautaire » s’est développée, ici depuis les années 90, plus les populations ont attribué une valeur monétaire à la faune ; tel animal vaut d’être protégé car il représente un attrait pour les touristes mais quid d’une pandémie quand il n’y a plus de touristes, quand le nature n’est préservée que pour ce qu’elle peut rapporter ? L’intérêt pour la conservation va diminuer et les populations se trouver dépourvues de leurs moyens de subsistance, l’agriculture, le pastoralisme, tout ça pour un système assez incongru, d’institutions internationales financées par Veolia, par Nutella, par d’autres grandes entreprises. Ces grandes entreprises peuvent ainsi se permettre de continuer de détruire, d’exploiter partout ailleurs ; elles peuvent le faire puisqu’elles protègeraient, dans des parcs où la nature est mise sous cloche. Le paradoxe, c’est que ceux qui détruisent sont aussi ceux qui protègent, c’est un peu « le chat qui se mord la queue » ; ça ne solutionne pas la crise écologique, au prix d’injustices sociales permanentes.
JG : Vous parlez d’experts et consultants qui ont des solutions standardisées, qui doivent de toutes façons justifier leur salaire mais qui pensent qu’on peut appliquer les mêmes à l’Ethiopie, au Rwanda, à l’Algérie, alors que ce ne sont pas les mêmes climats, qu’on n’agit pas en zone semi-aride comme dans les écosystèmes tropicaux humides. Vous rappelez comment ces parcs ont été progressivement mis en place ; il s’agit pour beaucoup d’anciennes réserves de chasse où les colons organisaient des traques au fusil, réserves ensuite transformées en parc nationaux au début des années 30, quand la grande faune est devenue trop rare pour être chassée. Il y a quand même de bonnes intentions derrière : tenter de préserver un continent que l’on aime à dépeindre comme vierge et sauvage, Cf. ce qu’ont pu en écrire Romain Gary dans « les racines du ciel », Karen Blixen dans « la ferme africaine » ou Hemingway dans « les neiges du Kilimandjaro ». Mais pourquoi parlez-vous de mythe des forêts primaires, sur le continent africain ?
GB : Pensons au terme ; le terme de forêt primaire n’existe que pour l’Afrique ou pour l’Asie ; des chiffres ont été inventés à l’époque coloniale ; par exemple en Ethiopie, selon les chiffres officiels, depuis les années 50 / 60, la forêt serait passée de 40% du territoire à 3% ; ça fait soixante ans que ce chiffre n’a pas bougé et aucun expert ne l’a remis en question. Or c’est un mythe puisqu’en Afrique, comme en Europe, comme en Amérique, comme en Asie, les hommes entretiennent la couverture forestière qui permet de construire des outils, de se chauffer ; mais en Afrique, il y a l’idée que tout le continent était recouvert d’une vaste forêt primaire que les hommes auraient morcelée et détruite. Ça ne signifie pas que la déforestation n’est pas un problème en Afrique mais ces chiffres qui affirment la dégradation de tout le continent sont hérités de l’époque coloniale ; ce n’est pas un problème en soi mais ils continuent de guider des politiques profondément irrationnelles puisqu’elles reposent sur des mythes.
JG : Il est délicat de parler de néocolonialisme sachant que les dirigeants des pays concernés sont souvent partie prenante de ces initiatives de conservation de la nature, fussent-elles au détriment de leurs populations et aussi parce qu’il y a une réalité : c’est le braconnage et qu’il faut bien faire quelque chose contre le braconnage.
GB : Les grands réseaux de braconniers doivent être traqués mais ce ne sont pas eux qui subissent les grandes politiques contre le braconnage, ce sont des paysans qui en sont les victimes ; dans les cas les plus terribles, certains sont abattus par des éco-gardes formés, financés par des institutions internationales, d’autres sont expulsés, des millions sont criminalisés d’amendes, de peines de prison pour cultiver la terre mais les grands réseaux de braconnages continuent ; en fait la lutte se trompe généralement de cible et le grand braconnage continue.
JG : On est en train de se rendre compte, c’est l’objet d’une enquête dans le Figaro, que ces parcs nationaux deviennent des sanctuaires djihadistes, dans le Sahel, en particulier près des frontières parce que les groupes djihadistes, quand ils y parviennent, lèvent ces interdictions de chasser, de faire paitre les troupeaux et s’attirent les bonnes grâces des populations locales qui ont beaucoup pâti de ces mesures-là, alors pour conclure, comme apprend-on des erreurs et comment applique-t-on sur le terrain les recettes que vous préconisez ?
GB : Apprendre de ses erreurs, c’est très simple : Reconnaître que le passé colonial a légué des mythes qu’il faut remettre en cause, sur la désertification et la déforestation et, en dehors de toute politisation, reconnaitre la vérité la plus basique qui est, à savoir que le capitalisme détruit la nature et c’est contre le capitalisme qu’il faut lutter si on veut protéger et non pas contre les agriculteurs et les bergers qui, eux, ne participent pas à la crise écologique.
JG : Et donc commencer par mener de vraies études scientifiques, pays par pays.
Rien ne sert de courir, il faut se nourrir, point, nous rappelle la tortue face à un lièvre si pressé de gagner de l’argent …
Le modèle agroécologique est un modèle d’agriculture soutenu par le programme TAPSA (programme pour la Transition vers une Agroécologie Paysanne au service de la Souveraineté Alimentaire) : à l’inverse du système agricole conventionnel qui épuise la terre et désertifie des régions entières, le modèle agroécologique propose une alternative respectueuse de l’environnement et du monde paysan.
pour votre participation à la Marche pour le climat du 6 novembre 2021
Ce n’était pas la première fois qu’on marchait sur les boulevards, tout autour du centre ville à Nîmes, mais vous ne vous êtes pas lassés. Il est vrai que la réunion de la COP 26 à Glasgow justifiait un effort particulier, mais, en tant que partie à l’organisation:
Nous avons senti une belle unanimité entre nous pour la défense de l’environnement, pour la lutte contre les inégalités face au changement climatique.
Nous avons reconnu au cours des longues réunions de préparation de cette manifestation, comme au cours de cette journée, la même confiance réciproque qui a régné entre les diverses associations membres des collectifs nîmois de « Citoyens pour le Climat » et de « Nîmes en Transition ».
Nous avons éprouvé un même sentiment de reconnaissance les uns envers les autres, la même bienveillance.
N’oublions pas ces moments de rêve. C’est sur eux que se fonde notre force.
Car nous n’avons pas d’illusions :
Nous n’étions pas si nombreux que çà. Il n’y a pas eu la véritable mobilisation de masse attendue malgré la mise en œuvre de tous les moyens de communication possibles et imaginables.
Les échos mi-figue mi-raisin des médias ne sont pas ceux que nous pouvions espérer.
Le message que le CCFD-Terre Solidaire voulait faire passer à propos du système de compensation du carbone et de ses effets pervers sur les terres agricoles était compliqué, même si nos petites scénettes voulaient le rendre abordable.
Après Glasgow, les lobbies productivistes viendront encore à la rescousse pour sauver l’humanité en vendant leur camelote sur les rayons du black-Friday, en échange de la plantation d’arbres quelque part, loin d’ici, là où l’on assassine les militants.
Le travail n’est pas terminé. Allez ! On ne lâche rien !
Edmond Courbaud,
et l’équipe bénévole du CCFD – Terre Solidaire du Gard