Notre Ami William Clapier qui participe activement aux marches pour le climat et aux activités du collectif a sorti un livre la veille du confinement dont le titre résonne avec force : Effondrement ou révolution ? Ed. Le Passeur.
On peut le commander ici : https://www.lalibrairie.com/
La librairie : distributeur en ligne alternatif aux circuits traditionnels, protègeant la librairie de proximité.
Découvrir ci-dessous le message que William nous adresse :
Chers amis,
Nous entrons dans notre cinquième semaine de confinement. Un constat semble s’imposer : le monde ancien se fissure de toute part. C’est le message de l’impact virulent de la pandémie actuelle. Quel monde émergera de ce que nous vivons aujourd’hui et qui est bien plus qu’une crise ?… Imprévisible avenir.Nous nourrissons, pour la plupart, l’espérance d’un autre monde. Vu « l’état d’effondrement moral et politique » que soulignait récemment Dominique Bourg, un monde durable et désirable ne pourra advenir sans une révolution intérieure. Une révolution qui commence à l’intérieur de soi, par une conversion, un retour aux sources de l’esprit. Je suis convaincu qu’il est impossible de modifier la logique matérialiste de notre mode de vie sans changer notre mode de pensée. Changer notre mode de vie suppose de changer nos idées, notre mode de pensée formaté par un style de vie consumériste qui attise cupidité et avidité. Le monde d’après – s’il doit être durable et désirable – implique un changement de paradigme. Des décisions d’ordre structurel peuvent y aider mais elles ne seront pas suffisantes. Nous sommes trop conditionnés par le système du « tout économique » qui régit nos sociétés, engendrant ce que nous savons et subissons. Comme le dit Einstein, on ne peut résoudre les problèmes avec le mode de pensée de celui qui les a provoqués. La révolution spirituelle est celle qui commence par une décolonisation de nos esprits contaminés par un système qui ne peut perdurer. Si on étendait à tous les habitants de la planète notre mode de vie « occidental » pratiqué aujourd’hui par environ un milliard d’humains, ce serait tout simplement impossible. Nous le savons. La terre serait littéralement dévastée ! La « conversion écologique » à laquelle appelle notamment le Pape François dans son encyclique « Laudato si » est un impératif éthique, un réveil des consciences que ce temps de confinement peut favoriser. Nous devons en retirer une orientation nouvelle. Cette période de retrait obligé, hors du commun, revêt une dimension captivante. Car nous sommes confrontés à un « défi de civilisation », un « choc existentiel » pour ressaisir les fondamentaux de la vie (Bruno Latour). En réalité, chacun d’entre nous est porté par la vie et coexiste avec tout le vivant. La révolution dont il est question, suppose une empathie – un regard bienveillant – avec la nature. On ne protège bien que ce qu’on aime. Je ne suis pas extérieur à la nature, nous sommes de la nature. Prendre conscience de cette dépendance est si bienfaisant, vivifiant, enthousiasmant. Pensons aux nombreux psaumes de la Bible qui en parlent avec poésie (18, 103, 148, etc), qu’il est bon de relire et de méditer. L’avenir d’un monde durable et attrayant appartient aux amoureux de la nature, aux contemplatifs de son mystère, engagés pour la défense du vivant. Alors œuvrons résolument, là où nous sommes, à une vaste mobilisation intérieure ET collective. Celle-ci existe déjà à travers de nombreuses associations locales et nationales. Rejoignons-les !