« La nature sauvage est le lieu de vie des êtres vivants non humains. Nous avons besoin d’elle pour fixer des limites à notre expansion. »
Jean-Claude Genot
Toujours plus de bagnoles !
Le projet de prolongement de la voie urbaine sud à Nîmes est soumis à enquête publique jusqu’à ce jeudi 8 juin 2023 à 17:00.
Liens
Préfecture du Gard
Ville de Nîmes
Biodiversité ?
Une curiosité de l’étude d’impact incluant la demande d’autorisation environnementale est le volet des compensations… En effet les biotopes des arbres déjà rasés au niveau du passage du Vistre de la Fontaine ainsi que les vénérables platanes du « Stade de l’Assomption » mais aussi ceux de tous les sujets assez récemment plantés le long des futurs tronçons n°1, 2 et 3 et qui devraient aussi être abattus, sont prévus d’être « compensés » sur des parcelles « sauvages » du et autour du Domaine d’Escattes bordant le quartier de Courbessac.
Le projet annonce la plantation de 400 sujets le long de ces éventuels futurs tronçons mais le célèbre botaniste Francis Hallé dénonce bien ces plantations qui ne produiront jamais les aménités des arbres adultes abattus.
Du bon usage des Arbres, Francis Hallé, Actes Sud 2011
Francis Hallé plaide pour un bon usage des arbres par les élus
La nature malade de la gestion…
« …la gestion de la biodiversité parachève la domination de la nature par l’être humain, et sa protection, victime de la société technicienne, laisse place à une biodiversité écologiquement correcte, acceptée et jardinée.
Pourtant, l’urgence n’est pas de conserver la nature du passé, en créant des milieux ouverts faciles à entretenir. En réalité, ce n’est pas tant la nature qu’il faudrait soigner, mais l’être humain, malade de son obsession de contrôle qui lui fait envisager la nature comme un milieu hostile à dominer, et non comme un monde à part entière à respecter. »
La nature malade de la gestion ; la gestion de la biodiversité ou la domination de la nature
Jean-Claude Genot
Éditions Hesse 2020
Hélas, Jacques Hesse nous a quitté le 31 mars dernier.
Foutage de gueule !
Certains font des études, obtiennent des diplômes, sont employés par des communes, des collectivités… et mettent en œuvre de telles politiques publiques !
Ces co…mpensations environnementales ne sont que la déclinaison du « C » de la séquence ERC réactualisée lors du grenelle de l’environnement de 2007-08, lorsque l’Évitement et la Réduction n’ont pas été retenues par le porteur de projet.
Le projet de VUS devrait tout simplement être évité ; ne pas avoir lieu ! comme le préconise l’avis du 1er février 2022 de la Mission régionale de l’Autorité environnementale d’Occitanie
N°Saisine 2021-9282 N°MRAe 2022APO6 Avis émis le 01/02/22
Impacts
Comment l’association Côté Jardins Solidaires va-t-elle vivre cette éventuelle modification des abords de son potager ; l’ambiance des déjeuners du mardi sous la tonnelle en serait assurément plus bruyante !
Il est très probable que la réalisation de cette voie urbaine entraîne la poursuite de l’urbanisation des parcelles qui devraient la côtoyer. Si la valorisation de l’ancien collège Bigot et de son gymnase serait bienvenue après une cascade de projets avortés, les terres actuellement dévolues à des jardins familiaux devraient quant à elles, être conduites en maraîchage vers des circuits courts. Ceci dans le cadre du projet alimentaire territorial de l’Agglo.
La résilience alimentaire des villes devrait faire partie du Document d’information communal sur les risques majeurs majeurs, DICRIM.
Plus à l’est, à partir du pont enjambant le cadereau d’Uzès le tronçon n°2 constitue pour l’instant un tampon entre l’A9 et le Mas de Ville. Bien qu’un merlon au sud de ces zones pavillonnaires soit prévu, la qualité de vie de ces résidents devrait aussi profondément changer.
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