Le contournement routier de Montpellier au Conseil d’État

Alors que le GIEC vient de publier son dernier rapport sur le climat et que la consultation publique portant sur le contournement nord de Montpellier (L.I.E.N.) vient de s’achever, l’association des « Shifters » relie ces deux actualités en publiant le premier bilan de gaz à effet de serre du projet.

La déforestation : pas seulement en Amazonie mais aussi près du village de Grabels !

Le projet n’est pas nouveau et en partie déjà réalisé mais, jusqu’à présent, aucune étude n’avait été faite pour estimer les émissions de CO2 liées au projet du L.I.E.N. Pour combler ce vide, des bénévoles de l’association des Shifters ont travaillé plusieurs mois, par une approche scientifique, afin de rendre public le premier bilan de gaz à effet de serre de la construction de l’infrastructure et de l’évolution du trafic routier.

Pour la construction du dernier tronçon du L.I.E.N, l’étude estime que 40 000 tonnes de CO2 seront relarguées dans l’atmosphère. Le détail de ces résultats est inattendu : ils montrent que les deux tiers des émissions de CO2 proviennent de l’artificialisation des sols et de la déforestation. En effet, une fois artificialisé, un milieu naturel relargue à terme dans l’atmosphère, le carbone stocké dans le sol et dans le bois. Le tiers restant des émissions provient de la construction des routes et des infrastructures. Cela est notamment dû au béton et à l’acier utilisé, dont l’impact aurait pu être réduit si des clauses « bas carbone » avait été exigées dans l’appel d’offres lancé par le département.

En ce qui concerne le trafic des camions et des voitures le long du L.I.E.N., l’étude a montré que ce sont 25 000 tonnes de CO2 qui seront émises dans l’atmosphère chaque année. Plus de la moitié de ces émissions sont dues à la seule augmentation du trafic routier induit par le projet. L’autre moitié des émissions étant dues aux voitures dont le trajet sera dévié de l’A9 et aux camions qui transiteront pour l’exploitation de la carrière de Combaillaux.

L’objectif de cette étude est double : informer les décideurs et permettre à la société civile de se faire un avis sur ce projet au regard du changement climatique en cours, sur la base de données les plus objectives et transparentes possibles.

Ainsi le rapport a été transmis dans le cadre de la consultation publique menée par la préfecture qui vient de se terminer le 2 mars, et sera fourni au Conseil d’Etat qui rendra son avis sur la déclaration d’utilité publique du projet le 30 juin.

A noter : le projet de contournement ouest de Nîmes fera l’objet d’une enquête publique cette année…affaire à suivre !

About the Author: Christophe Orliac

2 Comments

  1. Jacques

    Il me semble que lors des rencontres de signature du Pacte pour la Transition un membre influent de l’équipe Tebib avait affirmé être « pour » ce contournement au vu d’une étude montrant que le fluidification du trafic (donc moins d’embouteillages disait-il) compensait le bilan de la construction. Ce serait intéressant de voir sur quels points les deux études divergent, car dans ce domaine des bilans carbone il y a beaucoup d’éléments contrintuitifs…
    Je pense toutefois que les Shifters sont plus proches de la réalité, car on sait aujourd’hui que faciliter le débit routier conduit le plus souvent à l’augmenter et donc finalement à l’engorger à nouveau…

    • Christophe Orliac

      Je regrette mais contrairement à ce qui est rapporté des propos de David Tébib, aucun autre bilan carbone n’a été fait sur ce projet avant celui-ci.

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