Avoir porté le Pacte pour la transition au
devant des candidats aux élections municipales fut riche d’enseignements pour
les membres de son groupe de pilotage formé, rappelons-le, de membres habituels
du collectif et d’autres personnes tentées par l’aventure : d’abord, le projet
à été accueilli très favorablement – voir plus bas une analyse détaillée.
Ensuite, les échanges avec les candidat-e-s ont été très fructueux ; ils ou elles nous ont présenté des idées qui ne figuraient pas dans le projet initial et que nous avons remonté au niveau national. Sans oublier un bémol : celui de ne pas avoir suffisamment fait preuve de pédagogie et de subir des attaques visant le collectif lui-même.
Mais le Pacte pour la transition est tout sauf uniquement un moyen de pression sur la classe politique et quels que soient les résultats des élections municipales, nous serons amenés à poursuivre la démarche : la conférence d’ouverture de la Semaine Européenne du Développement Durable y sera consacrée, lundi 6 avril à 18h à la Faculté Vauban.
Le week-end du 15 au 17 mai à Grenoble, en
concurrence avec « urgence pauvreté » à Nîmes, se déroulera la
rencontre internationale du mouvement appelé « municipaliste » ou
« communaliste » des « Fearless Cities » = les villes sans
peur. Peur de quoi ? de l’avenir ? de dire « non » ? de l’autre ? (une
très bonne série d’articles dans Basta ! : « villes contre
multinationales »). En attendant plus d’informations sur cet événement
organisé par le mouvement Utopia, la municipalité d’accueil-donc Grenoble-nous
a adressé un message dont voici quelques extraits :
« Nous
espérons en particulier à l’occasion des » Fearless » pouvoir
rassembler tout l’arc municipaliste du sillon alpin, que les mouvements se
soient engagés ou non dans les élections municipales et/ou qu’ils en soient
sortis gagnants ou pas. C’est pour nous, l’esprit « penser global et agir
local » qu’il faut entretenir, ainsi que les coopérations
villes-campagnes. La commune est le lieu de la proximité, du lieu de vie, c’est
pour cela que l’engagement fait le plus sens, ici.
Chaque histoire, culture territoriale, possède ses
spécificités. C’est cela qui fait l’essence du municipalisme. Le municipalisme
est différent entre la France et l’Espagne ou d’autres pays et différent d’une
région à une autre au sein d’un même pays, différent suivant les tailles des
communes et le nombre d’habitants… Mais peu importe ! Ce sont bien les
valeurs d’autonomie, de solidarité, d’écologie, de féminisme et
d’internationalisme, de coopération que nous portons.
Nous ne pouvons
donc que vous encourager à œuvrer à ces coopérations au sein de Nîmes-Métropole.«
ANALYSE DETAILLEE :
Nîmes, 4 listes signataires sur 7,
trois mesures qui font l’unanimité.
Pour Nîmes, le résultat est très satisfaisant puisqu’à ce jour quatre listes ont signé le Pacte ; il s’agit des listes conduites par MM. Vincent Bouget, David Tebib, Daniel Richard et Stéphane Gilli.
Et on peut dire que l’adhésion aux mesures du Pacte est plutôt forte : les signataires ont adopté 31, 29, 29 et 24 mesures parmi les 32 proposées. Trois de ces mesures ont même été adoptées unanimement au niveau d’engagement maximum (niveau 3), et chacune des 32 mesures a été signée par au moins deux listes sur les quatre. Cela confirme la pertinence des mesures proposées et la cohérence de l’ensemble et de la démarche.
Les
mesures faisant unanimité des signataires sont :
- #05. Appuyer la structuration de filières paysannes, bio et locales, rémunératrices pour les agriculteurs et agricultrices, avec l’adoption d’un Programme Alimentaire Territorial (PAT)
- #10. Protéger la ressource en eau, en assurer une meilleure qualité et un accès garanti à toutes et tous, en la considérant comme un bien commun. Cette mesure comporte en particulier un engagement à évaluer via une commission extramunicipale la DSP de fourniture eau et assainissement dans une perspective de retour en régie publique.
- #31. Mettre à disposition des initiatives associatives et citoyennes les espaces et ressources pour favoriser leur collaboration, le lien social et le développement de tiers-lieux
Deux autres candidats nous ont fait connaître les raisons pour
lesquelles ils ne souhaitaient pas s’engager sur les mesures du Pacte.
- M. Lachaud tout en affirmant vouloir « engager Nîmes dans la transition écologique » conclut ne pas se « reconnaître totalement dans la philosophie de ce Pacte » et ne souhaite donc pas le signer.
- M. Gillet nous a déclaré pour sa part qu’il ne « prendrait pas la peine d’étudier en profondeur » le document qui, selon lui « contient beaucoup trop de belles paroles ».
Nous
en avons pris bonne note.
Lors de notre conférence de presse du mois dernier, nous avions
dit que certains candidats avaient l’oreille moins fine que d’autres… Cette
surdité très sélective se confirme du côté de Jean-Paul Fournier (ou au minimum
de sa garde rapprochée), car il n’a pas été possible d’échanger sur sa position
vis-à-vis du Pacte. Aucun retour permettant d’établir clairement sa
position ne nous a été adressée, la seule proposition nous renvoyant
à la lecture de son programme. Là aussi nous en prenons bonne note, tout en
regrettant cette attitude.
Des pactes signés dans les quatre plus grandes communes de l’agglo, plus de 70 % des électeurs concernés…
Pour les autres communes de Nîmes Métropole, la situation est un
peu différente… À ce jour sept listes ont signé le Pacte en dehors de Nîmes. Il
s’agit des listes conduites par Patrice Quittard à Poulx, Paul Gabriel à
Saint-Gilles, Jean-Jacques Granat et Pierre-Alexandre Roux à Manduel, Rémi
Nicolas et Stéphane Guillemin à Marguerittes, Brice Canonge à
Saint-Mamert-du-Gard.
Les
thèmes privilégiés par les candidats sont différents de ceux sélectionnés dans
la commune-centre. C’est assez normal, les priorités dans les communes plus
petites n’étant pas les mêmes. La mesure la mieux partagée est la mesure
#28 :
- Mettre en place et renforcer les dispositifs de participation, d’initiative citoyenne, de co-construction de la commune et de ses groupements
Cette démarche qui est au cœur de la démarche du Pacte, est très bien assimilée par les candidats ; nous pouvons nous en réjouir.
- Puis vient la mesure #25 :
Proposer gratuitement des lieux d’accompagnement au numérique avec une assistance humaine à destination de toutes et tous.
Nous notons avec une grande satisfaction que les quatre plus grandes communes de Nîmes-Métropole, Nîmes, Saint-Gilles, Marguerittes et Manduel voient au moins une liste signataire du Pacte solliciter les suffrages des électrices et des électeurs. Ainsi, ce dimanche 15 mars, plus de 70 % des électeurs de Nîmes-Métropole, auront le choix de voter pour une liste ayant signé le Pacte pour la Transition, montrant ainsi leur attention extrême à la question climatique et à la justice sociale.
Une belle moisson dans l’Uzège
Des collectifs citoyens se sont mobilisés dans d’autres secteurs du département. Le Collectif Pacte pour la Transition Uzège-Pont-du-Gard a récolté sept signatures sur cinq communes :
- la liste menée par Gérard Dautreppe, Agir ensemble pour Arpaillargues
- la liste 1000 voix pour Collias, conduite par Benoît Garrec
- la liste Bien vivre à Sanilhac-Sagriès de Denis Veyrunes
- à Uzès les listes menées par Lydie Defos du Rau (Uzès des Possibles) et celle de Christophe Cavard (Uzès s’engage)
- enfin une particularité à Vallabrix : les deux listes en présence, celle de Bénédicte Lopez et celle de Bernard Rieu ont signé conjointement, assurant ainsi à cette commune la mise en application des mesures du Pacte, quel que soit le verdict des urnes.
Des listes s’autosaisissent du Pacte ou de sa démarche
A Alès, la liste Printemps alésien menée par Paul Planque
C’est aussi le cas de la liste conduite par Jean-Pierre Broquin à Saint-Jean-du-Gard, qui s’est engagée spontanément sur le Pacte. De même à Bagnols-sur-Cèze avec la liste Alliance Citoyenne de Thierry Vincent qui affirme partager largement les propositions du Pacte. Il en est un peu de même à Saint-Chaptes pour la liste de Michèle Filipiak qui confirme avoir étudié le Pacte et s’en être largement inspirée.
Une convergence se dessine à l’échelle des territoires.
L’intérêt
suscité par la démarche du Pacte pour la Transition, son adoption par des
listes d’orientations politiques différentes, dans des communes de taille et de
situation variées, est fortement porteur d’espoir. Quels que soient les
résultats des deux tours de scrutin, puis de la constitution des exécutifs dans
les intercommunalités, les rencontres entre les mouvements citoyens et les
politiques resteront comme des moments forts et constructifs. Les graines sont
donc semées, reste à prendre soin des jeunes pousses, et les faire grandir, pour
mettre enfin en route la transformation de nos territoires. Les collectifs
locaux du Gard et les listes candidates et/ou élues sont amenées à se
retrouver, pour faire le point, pour s’entraider, pour partager leurs
expériences tout au long des six années qui viennent. Pour construire aujourd’hui
les communes de demain.