La crise sanitaire et économique que traverse le pays est sans précédent pour plusieurs générations. C’est un moment unique pour prendre conscience qu’il existe des alternatives au capitalisme néolibéral, productiviste et autoritaire, mais surtout qu’elles sont réalisables ! Il est primordial de mettre en œuvre les nécessaires transformations économiques, sociales et environnementales dont l’urgence a été révélée par cette crise.
20 organisations associatives et syndicales ont constitué un front élargi et inédit afin de proposer un plan de sortie de crise composé de34 mesures ambitieuses. L’heure est aux urgences sanitaires et sociales et à la satisfaction des besoins essentiels de la population,dans le respect des droits démocratiques. Les moyens sont là : le gouvernement vient de proposer un plan de relance de 100 milliards, il faut les orienter vers un progrès social et environnemental. Mais le « monde d’après »de ce gouvernement repose sur les mêmes erreurs que le « monde d’avant » : une croissance basée sur la productivité, un soutien aux industries polluantes et,dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, une remise en question du droit du travail.
Nos 34 mesures sont articulées autour de 9 objectifs pour une politique volontariste : le confinement a mis en lumière la nécessité d’un vaste plan de renforcement et de développement des services publics pour réduire les inégalités sociales et environnementales. Il est juste de partager les richesses et d’accélérer la transition écologique en refondant la fiscalité et le système bancaire. Enfin, il est urgent de déclencher une reconversion sociale et écologique des systèmes de production agricole, industrielle et de services, pour à la fois créer des centaines de milliers d’emplois de qualité et cesser les activités les plus néfastes pour les populations et la planète.
Débattons partout, mobilisons-nous
sur le terrain pour changer le système et exiger des pouvoirs publics des transformations radicales !
Changer en profondeur le monde
qui a rendu cette crise aussi violente est l’affaire de toutes et tous, le « monde d’après » sera celui que nous serons capables de reconstruire ensemble.
POUR UNE RECONVERSION ÉCOLOGIQUE ET SOCIALE DES ACTIVITÉS
Durant la crise, les commerces de proximité ont été pénalisés par rapport à la grande distribution ou au commerce en ligne. Pour nos emplois de demain, iI est urgent de favoriser les commerces à taille humaineet la relocalisation des activités.
OBJECTIF 8 :
ACCOMPAGNER DURABLEMENT LA RECONVERSION
Mesure 28 : réductions d’émissions de gaz à effet de serre et réorientation des activités vers la transition écologique : le non-respect de ces obligations entraînant l’interdiction de versement de dividendes pour les entreprises.
Mesure 29 : L’arrêt des soutiens publics aux acteurs polluants. Aucun investissement public ou garanti par l’État ne doit soutenir le secteur des énergies fossiles ni le développement de nouveaux projets nucléaires, des industries fortement polluantes, de la pêche et de l’agriculture industrielle.
Mesure 30 : Accompagner la reconversion via des systèmes de formation et d’enseignement-recherche rénovés recentrés dans les secteurs d’avenir de la transition écologique (énergie renouvelable, construction/ rénovation, agriculture…)
OBJECTIF 9 :
TRANSFORMER NOS MODES DE PRODUCTION, DE MOBILITÉS ET DE CONSOMMATION
Mesure 31 : Stopper toutes les négociations et finalisations d’accords de commerce et d’investissement qui placent les intérêts des multinationales au-dessus de tous les principes du droit et de la lutte contre le dérèglement climatique.
Mesure 32 : Repenser les mobilités : arrêt des vols courts, l’annulation de tout projet d’extension ou privatisation d’aéroports, le développement d’un service accru de lignes ferroviaires pour les passagers et le fret.
Mesure 33 : Une loi pour bâtir une économie de sobriété : contre les mécanismes de surproduction et surconsommation : gel de la surcapacité commerciale et arrêt de l’expansion du e-commerce (zéro implantation d’entrepôts et zones commerciales en périphérie).
Mesure 34 : Un plan de transition sociale et écologique de l’agriculture et de l’alimentation. Soutiens publics importants au développement de circuits courts et de filières longues relocalisées : abattoirs et commerces de proximité, approvisionnement local et bio de la restauration collective. Les soutiens à la transition doivent permettre aux paysan·nes de développer les protéines végétales et prairies, lier l’élevage au sol, gérer durablement l’eau, lutter contre la déforestation importée, s’affranchir à terme des pesticides et engrais de synthèse et des multinationales.Soutenons l’emploi, l’accès à une alimentation de qualité pour tou·te·s et le respect de l’environnement.